Dans les coulisses d’une prestation mariage
Alors que dans quelques jours je connaitrai mon classement mondial en finale en tant que portraitiste (entre 1 et 10ème sur les 90 portraitistes sélectionnés sur différents continents), prestigieuse distinction, revenons à une réalité de photographe plus « terre à terre » (ou presque). Et en bonus « mon truc du jour » dévoilé !
Certes, ce n’est pas tous les jours que l’on peut recevoir une distinction internationale. Dans une liste des activités un peu plus régulières, on retrouve la prestation de reportage mariage. Et dans ces prestations, il y a souvent la réalisation de la photo « du grand groupe », vous savez : celle où doit voir TOUS les invités et les mariés.
Et là, surtout s’ils sont nombreux, les choses commencent à se compliquer : quand, où, comment ?
Le « quand » cela peut se gérer assez aisément en réfléchissant aux différents moments clés du mariage et aux moments où les invités se déplacent en groupe (arrivée au vin d’honneur ou juste après la messe par exemple).
Pour « où » et le « comment » cela se complique :
– des murets en étages pour mettre les invités ? Cela existe près de certaines églises, mais pas partout : dommage. C’est pratique, solide et permet d’avoir les visages échelonnés en hauteur.
– un gradin transportable dépliable ? Oui mais jusqu’à combien de personnes peut-il supporter en charge, et quid d’une assurance en cas « d’incident » ? S’il y a un jour où l’on cherche à ce que tout soit au mieux (et pas d’accidents) n’est-ce pas celui-ci ?
– la fête du mariage se déroule dans un manoir, un château ou près d’une bâtisse ? Bonne nouvelle ! C’est la possibilité de prendre de la hauteur à une fenêtre et profiter de cela pour bien voir le visage des invités en faisant une photo plongeante.
– utiliser un drone ? Cela peut se faire désormais mais encore faut-il avoir un drone avec un appareil monté dessus de bonne résolution afin de ne pas avoir un pixel à la place des visages lorsque l’on zoom. Voir une licence de vol, mais surtout pas de possibilité de rajouter de l’éclairage flash supplémentaire sur les invités pour déboucher les ombres sur les visages, ce que je fais le plus souvent. Grâce à ces sources complémentaires, la lumière est plus esthétique et la photo est plus facilement perfectible sur ordinateur (débouchage des ombres), surtout pas temps gris. Quoi ? Vous ne saviez pas que je retravaille chaque photo sur ordinateur ? C’est de la triche ? Non, c’est le moyen d’obtenir de beaux clichés. Et cela prend du temps : trois fois le temps de prise de vue en temps de post-traitement sur ordinateur en général ! C’est désormais aussi cela le métier, surtout depuis l’arrivée de la photo en tout numérique.
– possibilité de louer une nacelle par les mariés ? Ah ça peut-être aussi un bon plan pour prendre de la hauteur et voir tous les invités, mais cela reste un budget.
– le mariage se passe dans un endroit de plain-pied, sans hauteurs particulières ou terrain vallonné ? Ah zut ! Il va falloir alors passer aux plans D, E voir F. Parmi ceux-ci, on peut retrouver le grand moment de l’escalade de camionnette ou autre création humaine faite de tôles plus ou moins rigides ! L’avantage c’est que souvent un ami d’un ami du cousin de quelqu’un de la famille des mariés à ce genre de véhicule. Le désavantage : ce n’est pas nécessairement fait pour monter sur son toit et il ne faut pas avoir trop le vertige car une fois en haut, pas de garde-corps pour vous et votre matériel de prise de vues !
Et samedi, pour moi, c’était camion de chantier ! Yahouuu !!
Il avait plu la veille. Durant la nuit, je me suis dit que j’allais peut-être arriver sur une surface en tôle bien glissante sur ce toit de véhicule…hummm…ça fait plutôt peur ça.
Surtout en ayant le matériel photos à bout de bras, penché au dessus de 200 personnes…La photo souvenir de la chute du photographe ? Attention sortez vos smartphones…1…2…3…boum..ooooh zut, tombé !
Du coup j’ai opté pour une montée avec des chaussons de sports nautiques. Souples, plus adhérentes en caoutchouc que des chaussures traditionnelles, cela limitait le risque de voir partir en glissade avant un pied en direction du vide !
Ce sera mon « astuce » du jour…si vous n’avez pas peur du ridicule en annonçant à 200 personnes que le truc bizarre qu’ils voient au dessous de votre cheville, oui, ce sont bien des bottillons de plongée (que vous avez été chercher dans votre garage sur les coups de 2h du matin, vous réveillant façon « idée lumineuse ». N’oubliez surtout pas de préciser tout cela : ce serait dommage de ne pas exposer vos nuits passionnantes !
Cela a au moins le mérite de créer l’interrogation chez vos interlocuteurs, avant de leur demander de sourire pour la photo c’est un préambule intéressant !
Voilà pour la « vraie vie de photographe » -bien dans ses baskets ses chaussures de plongée- avant de réaliser une photo de groupe de mariage. Cela change des remises de prix et des concours, mais les deux me laissent de savoureux souvenirs !